Camp de Rieucros

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Histoire du Camp de Rieucros

Le camp de Rieucros près de Mende (Lozère) est un exemple de défaillance républicaine et de mépris des droits de l’Homme. Il est le premier lieu, en janvier 1939, de l’internement administratif (c’est-à-dire l’enfermement sans procès) décidé en 1938 pour des étrangers considérés comme “indésirables”.

Le camp accueille au départ des hommes étrangers considérés comme suspects de troubles à l’ordre public. En octobre 1939, ils sont déplacés au camp disciplinaire du Vernet en Ariège. Dès lors, le camp de Rieucros ne fut plus réservé qu’aux femmes sous le nom de « centre de rassemblement d’étrangères ».
Au partir de l’automne 1939, le camp a accueilli d’abord des internées étrangères, espagnoles, des réfugiées des pays de l’est, allemandes antinazies, italiennes antifascistes, ou juives de différentes nationalités puis des Françaises arrêtées pour des questions de mœurs, ou par proximité supposée avec le communisme. En 1940, le régime du camp se durcit avec l’instauration de l’État Français (Vichy) et la loi « portant statut des juifs », qui transforme Rieucros en camp de concentration.

Les conditions étaient très éprouvantes – froid, faim, manque d’hygiène – en particulier pour les mères chargées de bébés et d’enfants en bas âge. Malgré tout, les internées montraient beaucoup de détermination et de solidarité et ne se laissaient pas abattre, organisant des cours de français et de langues étrangères et des activités diverses.

Le 13 février 1942, les internées et leurs enfants sont transférés au camp d’internement de Brens, à proximité de Gaillac, dans le département du Tarn. Celui de Rieucros ferme définitivement ses portes au printemps 1942.

 

Le Mémorial du Camp de Rieucros

Dimanche 16 juillet 2023 s’est tenue la cérémonie d’inauguration du Mémorial du Camp de Rieucros, en mémoire des femmes qui y furent déportées.

Cette cérémonie coïncidait avec le jour de commémoration de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français aux « Justes » de France.

Ce mémorial est le résultat du travail collaboratif mené par l’association « Pour le Souvenir du Camp de Rieucros », présidée par M. Gérard Clavel et la Ville de Mende, en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

« Ce travail de mémoire mené depuis plus de 30 ans est l’occasion de rappeler les fondements de notre République : liberté, égalité et fraternité. Elles sont nos valeurs, notre force. Préservons-les, protégeons-les » a souligné monsieur Laurent Suau, maire de Mende.

Madame Anaïs Montes, au nom de l’association « Pour le Souvenir du Camp de Rieucros », qui célèbre ses 30 ans plus 1, a rappelé avec beaucoup d’émotions l’histoire de ce lieu opérationnel de 1939 à 1942.

Pour créer ce mémorial, la stèle existante a été déplacée sur un terrain acheté par la Ville sur lequel un lieu de mémoire a été créé, composé d’un monument sur lequel figurent les noms des 1058 indésirables internés à Rieucros et de panneaux présentant témoignages et historique des enjeux politiques.

Accès au site

Le site est en accès libre. Possibilité de se garer après la stèle, en longeant un grand mur, prendre à droite le petit chemin qui monte. Vous pourrez ensuite suivre à pied le chemin de mémoire jusqu’au rocher sculpté.

Attention : le site n’est pas praticable pour les personnes à mobilité réduite. Le chemin se situe sur un terrain privé avec un accès libre pour les visiteurs : merci de respecter les lieux.